Comprendre les besoins clients et les transformer en intentions créatives / Partie II

Bienvenue dans la seconde partie de mon dossier spécial décryptage créatif ! Après le brief créatif (<- s’il vous manque le contexte, je vous invite à lire la première partie), nous allons à présent aborder le processus créatif.

Pouvant durer 2 jours comme 6 mois, il contient des étapes cruciales à tous type de projet créatifs. Let’s go!

1. Le brief, dialogue entre créatif et client : l’intérêt de se comprendre

2. Le processus créatif : travailler main dans la main avec son créatif

3. Vers le design final : rester proactif et à l’écoute du client

Travailler main dans la main avec son créatif

Déroulé du processus créatif

Ça y est, le brief a été bien compris, le devis a été accepté, nous voilà dans le coeur de la création ! Mais comment se déroule ce processus entre le créatif et le client ?

1. Phase de benchmark
2. Développement d’axes créatifs
3. Choix d’un axe créatif et début du design
4. Allers-retours entre le client et le créatif (nombre d’allers-retours prévu dans le devis)

Le Benchmark

Définition : Analyse des produits et pratiques d’entreprises concurrentes.

Parfois mise de côté, cette étape est pourtant riche en information. Un benchmark réalisé par mon client va me permettre de cerner rapidement ses goûts et ses couleurs, et peut-être de les comprendre mieux qu’au cours d’échanges oraux.

Développement d’axes créatifs

A partir du/des benchmark(s)évoqué(s), il ne me reste plus qu’une chose à faire : trouver du sens parmi toutes ces images échangées. En me mettant à la place de mon client, j’essaie de trouver des similarités dans les designs, des ressemblances dans les compositions, ou dans le choix des couleurs.

Choix d’un axe créatif et début du design

Le client m’avait fait part de sa décision d’utiliser une photo précise pour la pochette de son premier album : une photo de lui, sur un lampadaire extérieur des années 70. Cette photo était sympa, mais n’avait pas en l’état un parti-pris suffisamment fort pour être utilisée seule sur la pochette, comme celle de Queen Beyoncé par exemple.

Il était également fan de photographies conceptuelles ou avec des effets spéciaux. Compte-tenu de son souhait d’utiliser cette photo, ces deux volontés n’était pas conciliables.

Ma quête créative s’est donc penchée sur l’axe 2, qui mélangeait photos coupées, couleurs vives, et typo en noir et blanc.

Aller-retour entre le client et le créatif

Pour ne pas fermer de portes trop tôt, j’ai essayé de mettre en page la photo à la Beyoncé et d’y ajouter de la typo. Mais on voit qu’une police d’écriture discrète ne donne pas assez de force au visuel.

La photo n’était pas très contrastée et ne possédait pas de couleurs fortes. On peut difficilement mettre de la typo blanche sur le fond (car non lisible), ou une autre couleur à la mode du type pastel. Cela serait forcément une couleur foncée, voire du noir.

(Sans savoir me l’expliquer, j’ai immédiatement pensé à une publicité pour des vêtements « streetwear ». C’est probablement le look du chanteur au sein d’une composition en mouvement qui m’a influencée — Vous le voyez aussi ?)

Après ce test peu concluant, je me suis recentrée sur l’axe créatif n°2, en travaillant la couleur par l’ajout d’un cadre autour de la photo. Tout de suite, il m’est apparu comme une nécessité de mettre en valeur la géométrie de la photo originale en supprimant ce qui n’était pas utile à la compréhension du mouvement.

Comment choisir la couleur ? Dans un premier temps, j’ai récupéré une nuance bleue du sweatshirt, puis ai utilisé une nuance de jaune, sa couleur complémentaire. Mais je ne me suis pas arrêtée là…

Après des heures passées devant cette photo, j’ai souhaité pousser la simplification encore plus loin. En effet, qu’apporte l’inscription sur le sweatshirt ? Rien. Elle n’était donc pas si utile. Hop, un coup de Photoshop, et on n’en parlait plus !

Ma quête vers la bonne composition continuait. Je suis retournée sur Pinterest jeter un oeil aux vinyles du Blue Note Record — je pourrais vous dire que j’ai ouvert un livre, mais je ne vais pas vous mentir.

J’ai envoyé toutes ces créations dans un PDF à mon client, accompagnées de mise en situation sur un écran Deezer : est-ce que la pochette sort du lot ?

Mon client m’appela quelques heures plus tard :

La suite à suivre … !